LE
CHATEAU DES MILLERIES
Dans son ouvrage publié en 1920, Paul BANEAT ne recense
pas moins de vingt manoirs ou châteaux sur la commune de Melesse. Encore faut il donner à ces termes un sens
différent de l'actuel : il ne s'agit souvent que de résidences secondaires
appartenant à des notables fréquemment avocats au Parlement de Bretagne. Beaucoup de ces manoirs subsistent
actuellement en plus ou moins bon état (exemples : le Plessis Melesse, La
Grimaudais...). En revanche, il ne reste rien du château des Milleries qui se
situait près de la ferme du même nom à 2 200 mètres à l'ouest du bourg. Il fut détruit vers 1960.
L'origine du nom n'est pas certaine. Une hypothèse émise par un historien breton
en 1845
Monneraye) voit dans Milliarum la trace
des bornes que les romains plaçaient le long des voies. S'agissant des Milleries, cela supposerait
que la voie romaine de Rennes à Corseul ait détaché une branche bifurquant à
l'ouest à hauteur de Betton, passe par le Châtellier, les Milleries et continue
vers La Mézière (Duportal 1897) Rien n'est prouvé, les recherches restent à
faire.
Les premiers propriétaires connus (fin du XVIè siècle) sont Gillette et Claude MAHÉ, sieur de LAUNAY demeurant au manoir de LAUNAY-MAHÉ, route de St Germain Sur Ille. Ils vendent en 1597 à demoiselle GEFFLOT dame de la SECARDAIS. Sa fille, JACQUETTE, épouse l'écuyer RAOUL DE LA CELLE hérite du Château qui est vendu en 1660 aux ANNEIX de SOUVENEL, avocats au Parlement. En 1725 une chapelle est construite.
« L'affaire des Bancs » 1778
Conflit survenu entre Anneix de Souvenel et de la
Houssaye avocat gardé du corps dans la maison de Monsieur (frère du roi) et des
gentilshommes de la paroisse : marquis de Rosnyvinen, ancien capitaine de
cavalerie et chevalier de l'ordre de Saint Louis, le comte de Rosnyvinen, son
fils, conseiller au Parlement et le seigneur de Vis de lou, marquis de
Bédée. Ces derniers réclament contre
les prétentions de celui qu'ils considéraient comme un « simple bourgeois ».
Les Milleries resteront 142 ans dans cette famille connue
à Melesse notamment par un procès intenté à la paroisse en 1779. EUSEBE ANNEIX de SOUVENEL réclamait des
préséances dans l'église et surtout un banc à son nom. Le dossier porté initialement au Parlement
de Rennes fut tranché par le conseil d'Etat du Roi qui cassa et annula l'arrêt du Parlement au détriment de la
Paroisse.
En 1802, acquisition par Ambroise Félix Anne BIGOT DU
CHESNAY, médecin, agronome et maire de MELESSE de 1830 à 1848. Il y réside et transforme cinq hectares en
ferme expérimentale.
En 1884, c'est Augustin LE VOYER de la MORANDAIS qui
acquiert Les Milleries puis en 1890 A.MILLON, prêtre. C'est ce dernier qui nous en fait la description.
Le château se composait d'un
corps de logis ancien flanquais de deux ailles plus récentes. Surmonté d'un petit campanile, il possédait
de belles avenues de chênes, des promenades en terrasse et des allées de
charmilles.
A l'intérieur se trouvait un vestibule avec porte d'entrée à deux
vantaux. Office et bûcher sous la première volée de l'escalier. A gauche du vestibule, salle à manger
lambrissée dans tout son pourtour et peint en couleur citron avec deux fenêtres
l'une au nord, l'autre au midi.
Lui faisant suite, « salle
de compagnie » lambrissée et peinte en gris perle avec filets blancs.
A droite du vestibule, cuisine, cellier et au premier étage
quatre vastes chambres avec cabinets de toilette et couloir desservant le tout.
Auteur Yves Breteau
Association d'histoire
« Melesse à Travers les Ages »
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