HISTORIQUE DE MELESSE

 

AVANT PROPOS

 

Vous êtes nombreux à questionner les membres de l'association sur l'histoire de notre commune, de notre « pays ». Ces dernières années un historique a circulé et a été publié dans quelques opuscules sans vraiment répondre à l'attente des lecteurs.  Aujourd'hui nous sommes en mesure d'éclairer des moments d'histoire en partie grâce aux recherches entreprises aux archives de Nantes et de Rennes.

 

En une dizaine d'années la connaissance du néolithique et de l'époque gallo-romaine s'est considérablement enrichie grâce à la photographie aérienne, la prospection au sol et l'analyse des vestiges conduites en partenariat avec le Cerapar (Centre de recherches archéologiques du pays de Rennes).

 

Si l'origine du nom de Melesse demeure énigmatique, nous ne pouvons pas accepter aujourd'hui celle trop facile et peu historique d'un supposé légionnaire romain « Melicius ». En 1987, le professeur Chédeville a émis une hypothèse plus crédible que nous évoquerons plus loin, cependant il faudra trouver des preuves tangibles pour transformer l'hypothèse en fait historique.  Des recherches sont en cours.

 

L'époque de la Ligue est évoquée par les terribles exactions des troupes du duc de Mercoeur.  L'action des bandes ravageuses du capitaine Corbesson n'est pas contestée dans toute la contrée, mais il reste à trouver quelle a été l'ampleur des désastres à Melesse.

 

A partir du 18ème siècle, nous connaissons bien les personnalités qui ont marqué la vie politique de l'ancienne paroisse et la vie rurale faite de disettes et de pics de mortalité.  La période révolutionnaire n'a plus beaucoup de secret pour nous et nous savons que le 19ème siècle, tout en progrès agricole et en élan de modernisation, a fait de Melesse un gros bourg réputé pour sa richesse.  L'église nouvelle construite en granit de Combourg, en pierre de Caen, et tuffeau de Saumur en 1880, en est le signe le plus tangible.

 

Quant à l'histoire du 20èrne siècle, nous laisserons le temps aux historiens « en herbe » de grandir, ils auront tout le 21ème siècle pour travailler à partir des archives de la commune...

 

Comme de nombreuses localités d'Occident, la commune de Melesse a été habitée dès l'époque néolithique.  Les hommes qui cultivaient déjà la terre n'ont pas laissé de trace de leurs habitats, par contre leurs outils, de belles haches polies en dolérite, des grattoirs, des burins, des perçoirs.. en silex, grès voire en écume de mer, ont été retrouvés sur le territoire.  Sur le tertre de Couyer, un imposant menhir en forme d'obélisque, repose tel un gisant.

 

L'étymologie ou origine du nom de Melesse n'est pas définie à ce jour, mais l'hypothèse la plus crédible est celle d'une « milites » ou milice gallo-romaine composée de soldats paysans, chargée d'assurer la défense du territoire à la fin de l'empire romain.  Un « camp » militaire aurait existé à proximité de l'axe gallo-romain dit de la duchesse Anne qui traverse la commune dans sa partie orientale pour rejoindre Avranches.

 

 

 

De nombreux gisements archéologiques ont fourni des indices convaincants sur l'époque gallo-romaine : fermes avec enclos et parcellaire, tuiles, tessons de céramique, fragments d'amphores, grande villa résidentielle avec galerie de façade et entrée monumentale.

 

 

 

         Le nom romain de Melesse se transforme en Meletia au Moyen Age, lors de la fondation de la paroisse.  C'est dans le cartulaire de l'abbaye de Saint Melaine de Rennes dont dépendait la paroisse, que se trouvent les premières dénominations écrites de Meletia vers 1086, puis Mellecie en 1185.

 

         Parallèlement la féodalité se met en place.

 

          Bertrand de Melesse est croisé en Terre Sainte en 1248 lors de la 7ème croisade entreprise par Saint Louis.  Raoul doit fournir un chevalier pour la défense du duché de Bretagne en 1294.  Robert de Melesse, chevalier participe à l'alliance des nobles qui se forme en 1369 pour défendre Rennes et le duché de François deux contre le roi de France Charles huit.  En 1381 il est receveur temporel de l'évêché de Dol pour le duc.

 

 

Les grandes familles nobles, De Melesse, De la Charonière, De Champaigné, De Launay du Han, De Romelin, De Lys, De Souvenel, Picquet de la Motte participent activement à l'administration de la Bretagne jusqu'en 1789.

 

 

Pendant la guerre de Cent Ans et les guerres de religion, la paroisse reçoit le passage de troupes et de bandes de brigands qui saccagent et rançonnent la contrée.  En 1591, une compagnie d'hommes du duc de Mercoeur, gouverneur de Bretagne et ligueur, réduit le village en cendres à l'exception de l'église.

 

 

La Révolution est une autre période de troubles et de difficultés pour la population en grande majorité paysanne.  Si les habitants accueillent favorablement les idées de réformes, s'ils sont favorables aux idées des Lumières, très vite la radicalisation des révolutionnaires déçoit une population attachée à des valeurs traditionnelles.  Les divisions opposent d'ardents patriotes à des blancs devenus chouans, tout aussi combatifs.  Le conflit fut aigu à Melesse au point de conduire à l'anarchie administrative, au point de voir l'église fermée et sans prêtres, au point de voir déclarer Melesse « repaire de brigands » en 1796.

 

Après dix années de tourmente et de réquisitions, la population melessienne peut développer sa vocation particulière : l'agriculture et l'artisanat.  Le 19ème' siècle est prospère et la préfecture présente Melesse comme une commune « grande et riche ». Le comité d'agriculture du canton de Saint Aubin d'Aubigné créé en 1832, devenu comice vers 1840, a donné un vif élan au développement agricole, en vulgarisant les nouvelles techniques (prairies artificielles, cultures alternes), le machinisme (charrue dombasle), en promouvant l'enseignement agricole dans les écoles primaires telle que la méthode Guénon et en distribuant des manuels sur l'hygiène animale.  Pour améliorer l'espèce bovine on importe même un taureau écossais en 1859, pour la somme de 259 F. De surcroît Melesse a un médecin agronome en la personne de son maire, Monsieur Bigot du Chesnay, en fonction de 1830 à 1848.  C'est une figure connue de tout le canton ! Sur les cinq hectares de sa ferme des Milleries, il développe un système d'assolement et d'économie agricole que les membres du comice considèrent comme une « véritable école expérimentale » à présenter en exemple à tous les cultivateurs.

 

 

 

Aujourd'hui elle assume un renouveau démographique conséquent: sa population a augmenté de 3475 habitants en trente ans (1968-1998) et le défi pour demain sera sans doute d'assurer un développement harmonieux à cette commune dont le cadre agréable est un facteur d'attraction certain.

 

 

M. Le Guen

 

 

                              Association d'histoire  

                              « Melesse A Travers les Ages »

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